SKYTECH TIENT SES OBJECTIFS
Un an après l’inauguration de sa première ligne de séparation des plastiques post-consommation, et malgré le Covid, Skytech est en passe d’atteindre son objectif de 10 000 tonnes transformées par an. Et l’entreprise ne compte pas s’arrêter là.
À l’origine de Skytech se trouve la triboélectricité, un procédé qui sépare, sans solvant, des plastiques issus du broyage de déchets d’équipements électriques et électroniques et de véhicules hors d’usage que les autres techniques de tri ne parviennent pas à isoler. Fin juin 2019, l’entreprise inaugurait sa première ligne de production à Bonnières-sur-Seine, dans les Yvelines, et annonçait son ambition de produire, en 2025, 10 000 tonnes par an et par ligne de séparation. Pari devancé, puisqu’en septembre, lorsque la ligne de granulation sera prête, la cible sera atteinte. « Une fierté », se réjouit Ophélie Godde, la directrice générale de Skytech.
Entre temps, en plus des financements reçus par son partenaire de toujours, le fond d’investissement Xerys, la jeune pousse a reçu une aide de 2,2 millions d’euros de l’Agence de la transition écologique (Ademe) pour perfectionner sa technologie et démultiplier sa ligne de production. Une aide d’abord consacrée au développement d’un tribochargeur pour alimenter la ligne de production, laquelle sera pleinement opérationnelle en novembre, quand Skytech présentera ses résultats à l’Ademe. Alors, la jeune pousse atteindra une pureté minimale de 99 % pour l’ABS (acrylonitrile butadiène styrène), le PS (polystyrène) et le PP (polypropylène). En outre, le tribochargeur, en améliorant le chargement électrostatique, supprime des étapes de séparation, réduisant le coût de revient, rendant plus attractive la matière recyclée.
En route vers les gros volumes
Une fois le process validé, Skytech engagera l’homologation de ces granules et passera ainsi à la production de gros volumes pour les marchés de l’automobile et des équipementiers de l’électroménager. « Les plastiques entreront alors vraiment dans l’économie circulaire, indique Ophélie Godde. Car le marché évolue doucement, mais sûrement. Si les injecteurs se montraient méfiants au début, les premiers retours d’expérience leur prouvent que notre production se comporte comme la matière vierge, sans modifier leur process. »
Et sans compter l’avantage du prix : aujourd’hui inférieur de 20 % à la matière vierge, « nous visons les 40 %, confie la directrice générale. Une belle route va s’ouvrir devant nous. » Un chemin que le Covid aurait pu bouleverser. « Malgré quelques retards, le Covid a eu des effets positifs : les injecteurs et nos clients finaux ont pris conscience que l’écologie, c’est maintenant. Produire en France et assumer nos besoins est essentiel. La plasturgie est capable de fournir de l’emploi local à compétences, surtout lorsque les produits réinjectés proviennent de déchets triés dans l’Hexagone. » Un rapprochement des sites de traitement des déchets que l’entreprise compte poursuivre à partir de 2026 en essaimant dans toute l’Europe, voire dans le monde. Déjà, Skytech travaille à son installation en 2022 à Courcelles-sur-Seine, dans l’Eure, dans des locaux flambant neuf, capables d’accueillir deux lignes de production. « Il reste des choses à lever, mais je suis confiante. Nous ouvrons le chemin pour nos enfants », conclut la directrice générale.
› Auteur : Agnès Breton
› Date : 20/07/2020
› Site : www.environnement-magazine.fr
› Source : Environnement-magazine.fr