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Skytech participation développement durable

COMMENT SKYTECH TRIE ET RÉGÉNÈRE DES RÉSINES PLASTIQUES DE HAUTE QUALITÉ

La pépite Skytech, dédiée à la production de polymères techniques recyclés premium, a lancé la production en fin d’année sur son site de Bonnières-sur-Seine (Yvelines). Elle a développé pour cela un système de tri par triboélectricité.

À Bonnières-sur-Seine (Yvelines), à quelques encablures de la Roche Guyon et Giverny, dans l’Eure, s’élèvent des bâtiments de brique rouge, héritage de l’ancienne usine Singer qui y a produit des machines à coudre de 1934 à 1968. C’est là que la jeune en- treprise Skytech s’est installée pour lancer en novembre 2020 la régénération de plastiques techniques — acrylonitrile buta- diène styrène (ABS), polypropylène (PP) et polystyrène (PS) – issus de déchets électro- niques et électriques (DEEE) et de véhicules hors d’usage (VHU).
Cette entreprise est une spin-off d’APR2, entreprise spécialisée dans la collecte, le recyclage et la valorisation des DEEE. Elle est née réellement en 2018, à la suite d’un projet de recherche entre AP2R et le CNRS sur un système de tri innovant. Elle appartient au fonds Xerys gestion depuis sa création. Plus de 10 millions d’euros ont déjà été investis, et le capital de Skytech a été porté à 10 mil- lions d’euros après une levée de fonds de 5 millions d’euros auprès de son actionnaire historique.

TRI PAR TRIBOÉLECTRICITÉ

La production a lieu dans deux vastes ate- liers occupés par plusieurs machines reliées entre elles; avec une présence humaine très réduite. « Nous achetons des big bags de ma- tières, où les trois plastiques sont mélangés, à des recycleurs et des ferrailleurs », explique Arthur Rozen, PDG de Skytech depuis octobre 2020. Dans une vaste cellule, des machines et peu d’hommes, pour trier et séparer les plastiques. Un premier tri permet, en chauf- fant les broyats, d’enlever d’éventuels élas- tomères, puis de séparer le polypropylène. Pour la deuxième étape du tri, l’entreprise a développé Triblast, un procédé nouveau et breveté de séparation et de recyclage, basé sur la triboélectricité.
Le tri se fait par polarisation. Les éléments de plastique s’entrechoquent et échangent des électrons. L’ABS se charge en électrons positifs et le PS en électrons négatifs. En- suite, les broyats passent dans un champ électrique avec deux électrodes, positive et négative, qui permettent d’opérer la sépa- ration. « Nous avons pris des machines standard que nos ingénieurs ont modifiées et améliorées », se félicite le patron de Skytech. Nous avons déposé quatre brevets. Nous sommes les seuls à trier deux plastiques différents et à obtenir un taux de pureté supérieur à 99 % avant granulation. » C’est une grande réussite, à la fois technique — car ces plastiques qui ont des densités très proches sont difficiles à trier — et commerciale, le prix de vente étant 20 % inférieur à celui de la résine vierge.
Après séparation, ces petits morceaux de plastique atterrissent dans une deuxième cellule, où la matière triée est mélangée avant de passer à la granulation, obtenue en chauffant le produit avec un additif pour obtenir un noir ou un gris. La matière est en- suite filtrée pour enlever les impuretés. Une dernière machine permet de broyer à nou- veau les plastiques pour obtenir des granulés. L’ensemble du processus industriel n’émet que 100 kg de CO2 par tonne produite, contre 2 500 à 2 800 tonnes pour produire des résines équivalentes en pétrochimie.

UN LABORATOIRE POUR TESTER LES CARACTÉRISTIQUES

Cette jeune TPE emploie actuellement 25 salariés. Ils seront 35 en mars, quand la formation d’une dizaine de futurs employés sera terminée. Actuellement, l’usine tourne avec une équipe de 4 personnes en pro- duction. Elle passera en 2×8 en mars, puis en 3×8 en avril. Le site dispose aussi d’un laboratoire, avec des machines de haute performance pour la caractérisation des matériaux plastiques. Les différentes proprié- tés — mécaniques, de fluidité, thermiques, structurelle — sont analysées, ainsi que la résistance aux chocs pour l’ABS et le PS. Des essais de traction et de fluidité sont très souvent demandés par les clients.

35 000 TONNES EN 2023 SUR LE FUTUR SITE

« Nous allons produire 6000 tonnes de granulés cette année, dont 3000 tonnes pour la Chine, indique Arthur Rozen. Nos objectifs sont de 15 000 tonnes en 2022 et 35 000 tonnes en 2023. » Skytech cible les industries de l’automobile, de l’électroménager, du bâtiment, du luxe… Mais préfère répartir son risque. « Nous aurions pu vendre toute notre production en Chine, car il n’y a plus de matière depuis qu’ils ont interdit l’im- portation des déchets et que l’Europe ne peut plus les exporter. Il n’y a donc pas d’usines », analyse le patron de Skytech.

Actuellement, il négocie le rachat d’un site en Normandie où il espère s’installer en 2022, avec une capacité de 50 000 tonnes contre 10 000 tonnes à Bonnières. « Nous installerons trois lignes de production au départ, avec la possibilité d’en installer une quatrième. Et nous envisageons d’ajouter un tri sur les couleurs, avec l’objectif d’isoler le blanc pour proposer cette couleur. » À terme, Skytech souhaite implanter des usines en Allemagne et en Italie, pour être proche des gisements. « Pour cette raison, nous allons nous installer dans le nord de l’Italie en 2023, car la réglementation européenne sur le trans- port des déchets est de plus en plus compliquée », regrette Arthur Rozen. L’ambition de Skytech est de devenir le numéro 1 européen de la production de résines régénérées d’ABS et de PP « premium ».

Skytech, Xerys

XERYS INVEST

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